Hussard 68 a écrit: J'ai vu le reportage hier sur France 5. Les plus grands noms : Selmer, Pleyel, Klein etc. rencontrent d'énormes difficultés et licencient leurs techniciens. Seul la marque Buffet-Crampon, spécialisée dans la fabrication de clarinettes (les chinois ne savent pas faire !) tire son épingle du jeu, mais pour combien de temps encore ?
J'ai également vu (et enregistré) ce reportage. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne s'agit pas de journalisme d'investigation... A moins que la journaliste soit particulièrement naïve ! Ce document n'est basé que sur la communication d'entreprise et masque bien des problèmes, en particulier chez Selmer. La volonté de Selmer est de vouloir, à tout prix (c'est le cas de le dire !) tout fabriquer à Mantes : vis, ressorts, accastillage, lièges, graisses, etc, alors qu'il serait infiniment moins coûteux d'acheter ces produits à des spécialistes extérieurs...Buffet-Crampon n'est plus une entreprise française. Il reste en France un atelier de montage, tout le reste est traité en angleterre. L'idée géniale, pour les clarinettes Buffet, a été de réaliser le corps des instruments dans un matériau composite dont les caractéristiques sont proches de l'ébène sans en avoir les inconvénients (prix, sensibilité à l'hygrométrie, éclatement du bois). En Chine, on fabrique d'excellentes clarinettes en ébène (ils payent l'ébène d'afrique beaucoup moins cher que nous). Le problème est le séchage du bois qui est réduit au minimum d'où des déconvenues lorsque des fissures apparaissent. Par contre, il existe des clarinettes d'étude en ABS de très bonne facture. Pleyel a déposé le bilan l'année dernière. Quant à Klein, je ne vois même pas comment la fabrique pourra subsister...
Hussard 68 a écrit: Les causes sont multiples : le prix des instruments, même ceux d'études, sont trop chers pour un pays en crise, et la baisse notoire de l'apprentissage de la musique par nos jeunes (selon un musicologue) fragilise tout le secteur...
Nos formations musicales subissent le même sort !
J'ai posé la question l'autre jour à un jeune qui semblait admiratif de notre fanfare lors de l'une de nos prestations : il m'a répondu que la musique c'était beaucoup trop long à apprendre !
L'on ne peut pas généraliser, bien entendu, mais l'on peut se poser quelques questions quand à l'avenir de nos musiques...
Pour la formation musicale, la faute revient, avant tout, à notre enseignement du solfège qui conditionne la progression instrumentale à l'assimilation de la théorie musicale. Franchement, pour un jeune qui commence la trompette, à quoi servent les différentes clefs d'Ut ? Ou d'être capable d'expliquer la différence entre une sonate et un concerto ? Ou encore de savoir si un morceau est écrit en Do majeur ou en La mineur ? Le jour où il aura besoin de ces notions, il saura frapper à la porte du cours de solfège, non ? Et ça rentrera tout seul !
Amitiés
Jean