Dans le secteur associatif, rien n'est requis, c'est la liberté... Dans le secteur municipal, c'est à dire la fonction publique, il y a souvent confusion entre les catégories de diplomes demandés : les deux diplômes d'enseignement délivrés par le ministère de la culture sont le D.E. et le C.A.
Le D.E. (diplôme d'état) pourrait correspondre à l'équivalent du CAPES, le C.A. à l'agrégation. Enfin la comparaison est sommaire car il ne s'agit pas du tout des mêmes filières...
S'agissant de la profession de directeur d'école de musique, elle est sanctionnée par un C.A. de "professeur chargé de direction". Quant au C.A. de "directeur" (et non pas "professeur chargé de..."), il s'adresse aux établissement supérieurs, c'est dire les CRD (Conservatoire à Rayonnement Départemental) et CRR (Régional).
Cela dit, aussi bizarre que cela puisse paraître, ces diplômes ne sont pas du tout obligatoires...... En effet, le ministère de la culture les délivre en tant que "passeport qualité" pour ainsi dire mais les écoles de musique municipales sont de toute manière partie intégrante de la Fonction Publique Territoriale et n'ont rien à voir du point de vue du statut d'emploi avec le ministère de la culture (!).
De ce fait, pour y avoir accès, il faut passer un concours. Le fait d'avoir le DE ou le CA dispense toutefois de certaines épreuves éliminatoires mais il faudrait vérifier.... Je ne suis plus trop "branché" sur les dernières actualités.
Cela étant dit, il est bien évident que sur un CV, être titulaire du concours de la Fonction Publique est bien mais c'est évidemment mieux qd il est assorti du DE et/ou du CA.
Une fois ces considérations faites, en matière de "métier", pas mal de municipalités se sont tournées vers des "gestionnaires" pour diriger leur école de musique. Il faut savoir que la grosse différence de cadre d'emploi réside dans le fait que les professeurs sont au régime 16h/20h hebdo mais les directeurs ne sont pas considérés comme "enseignants", bien que souvent ils s'occupent aussi des ensembles à diriger, organisent et participent aux jurys, etc... Ils sont donc au régime des 35h. Il y a donc une pénurie de directeurs en France car il faut bien se rendre compte que c'est un sacerdoce pour un musicien qui choisi cette voix. Gare à l'enfermement des directeurs dans leur bureau et - de fait - l'abandon de la pratique musicale et la frustration qui en découle !
L'autre versant du problème c'est l'incompréhension entre équipe enseignante et directeur lorsque ce dernier n'est qu'un "gestionnaire" et ne donne pas (et pour cause) de directive globale en terme d'enseignement, de projets pédagogiques, etc... Il faut un "moteur" dans une école artistique et sans celui ci, les profs peuvent s'enfermer dans une routine. Je connais le cas d'une école où la Mairie a supprimé le poste de direction pour juste y mettre un gestionnaire détaché partiellement de la municipalité. Résultat : en dehors des cours, il ne se passe plus rien et le "gestionnaire" jalouse les profs parce qu'ils en font que 20h par semaine (et oui, chacun sait que les musiciens ne foutent rien chez eux...).
C'est bien évidemment un cas extrême mais pas si rare que cela.
Reste que dans la pratique, un directeur d'école de musique est SURTOUT un MANAGER. S'il n'est pas un "virtuose accompli" mais un "amoureux musicien", qu'il sait motiver son équipe enseignante, donner un esprit général et faire confiance à d'autres compétences, par exemple faire venir des intervenants extérieurs pour des compléments d'enseignement, des stages, etc, cela peut être extrèmement positif. Et très épanouissant !
ps : j'ai dirigé une école pendant 7 ans, et obtenu à l'époque le C.A. de prof/chargé de direction. Puis la BF de la PP m'a tendu ses p'tits bras et je suis passé au mib/sib !
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