Je me présente, Julien Giet, de Seyssel
Lorsque j'ai lu l'intitulé du post et l'identité de l'auteur du message, je n'ai pu m'empêcher de venir ajouter un post personnel (bien qu'ayant juste survolé les post précédents sans vraiment les lire, ce que je vais dire a surement déjà été dit)
La réalité est bien triste quant à l'avenir du tambour qui, comme le dit si bien Michel, est délaissé au profit notamment de la Batterie, jugée plus polyvalent. Mais beaucoup de batteurs (J'en ai rencontré beaucoup d'univers différents : Batteries fanfares, Harmonies, Conservatoires), lorsqu'ils commencent l'instrument, ne sont pas au courant de l’intérêt du tambour (il y voient un vulgaire tom qui fait du bruit) (je parle d’intérêt musical et culturel). Malheureusement, ils ne se rendent pas compte que la Batterie nécessite le Tambour. Et ce que je dis, je le sais car j'ai commencé la musique en 2003 : De 2003 à 2005, j'ai fait exclusivement de la technique tambour avec mon mentor et ami, Jean Michel Fontaines. Ce n'est que suite à ça que j'ai réellement commencé à devenir polyvalent en percussion et en Batterie (mais je n'ai pas délaissé le tambour pour autant).
Le tambour m'a apporté le rythme ,la technique, le groove, la subtilité : et oui, un morceau de tambour est constitué de nuances, d'accents précis, ... Tout ça, je le distribue sur la batterie : en ça, le tambour est important car il constitue en une base nécessaire pour consolider son jeu de batterie. De même que la position "tambour" au niveau des baguettes permet de donner un autre son à la caisse claire, et un jeu de main gauche (ou droite, si vous êtes gaucher) plus fin (le rebond étant plus naturel).
Et on ne le sait pas forcement. Je le constate lorsque je vois des batteurs jouer et que je constate qu'ils n'ont pas de réflexes tambour : pourtant ils ont le rythme.
Si on regarde, les plus grands batteurs américains ont été tambour (enfin, si on appelle ça des tambours : je pense à leurs caisses claires de Marching, sur-tendues) ; ça s'observe dans les jeux de Dave Weckl ou de Vinnie Colaiuta, par exemple. C'est un passage obligé pour acquérir les ingrédients qui permettrons, une fois sur la batterie (de cuisine) de les cuisiner (justement).
Après, les synchronisations, indépendances, tout ceci fait parti d'un domaine technique spécifique à la batterie, à travailler séparément.
J'ai peut être fait du hors sujet, mais j'espère vous avoir fait partager mon opinion sur l'importance du tambour, et ma déception quant à l'abandon progressif de l'instrument qui n'est pas due aux élèves vraiment ; les profs viennent à manquer. J'ai eu la chance de travailler le tambour avec l'exceptionnel Roland Peyre, qui avec son ensemble ("Les Tambours de l'Odyssée") continue de garder allumée la flamme du tambour dans des répertoires classiques ou modernes.
Pour parler de ce qui peut bloquer au niveau de l'apprentissage du tambour, je pense à deux choses qui vont de paire : La technique (pas de secret, c'est juste du travail; mais c'est aussi savoir comment la travailler) et la position(qui, si elle fait défaut, peut empêcher l’ascension au niveau technique supérieur). Cela peut venir de trucs tout bêtes : l'endroit auquel on prend sa baguette à gauche, la façon dont on frappe, ...
(Je dis ça, mais aux Tambours de l'Odyssée, il y a bien Bruno qui, malgré sa façon totalement improbable de tenir ses baguettes, est juste un génie du tambour).
J'ai fait un post plutôt hors sujet par rapport aux messages précédents, et je m'en excuse. je tient juste à saluer Michel ainsi que tous les autres membres du forum , et à faire part du regret que j'ai de voir le tambour disparaître : Même si des musiciens bien plus talentueux et chevronnés que moi feront tout pour assurer la pérennité du Tambour (avec un grand T), j'espère sincèrement qu'une relève continuera de porter ce si bel instrument qui est (avec la voix) le plus vieil instrument de musique au monde ; et ça, il ne faut pas l'oublier :-)